Conférence: "Pourquoi Visé a-t-il été détruit en août 1914?"

Conférence: « Pourquoi Visé a-t-il été détruit en août 1914? »

Conférence: « Pourquoi Visé a-t-il été détruit en août 1914? »

Par Francis Balace

le 30 novembre 2022 à 20h00 à la salle polyvalente de la salle des Tréteaux.

PAF: 3€ pour les membres S.R.A.H.V. /5€ pour les non-membres 

La destruction systématique de Visé, la déportation ou l’exécution sommaire de ses habitants doivent être comptées parmi les crimes de guerre délibérés et inexcusables. En effet, au contraire d’exactions commises dans les villages du plateau de Herve par les brigades ayant raté le « Handstreich » sur Liège dans la nuit du 5 au 6 août et subi de fortes pertes attribuées à la mythique action de « francs-tireurs », la destruction de Visé s’opéra une dizaine de jours après l’entrée des troupes allemandes au cœur de la ville de Liège et alors que les deux derniers des douze forts de la PFL allaient cesser un combat devenu inutile. L’incendie fut délibéré et confié à une unité spécialisée de « Pioniere » n’appartenant pas à la « Maasarmee » et venue dans ce but de la lointaine Prusse. Nous pensons pouvoir établir que la décision de destruction de Visé fut provoquée par l’addition de trois facteurs :

    1. Les récits fantaisistes de reporters de la presse Maastricht (« Limburgsche Koerier »), opérant depuis Eijsden, relayés ensuite par les correspondants de la grande presse néerlandais, décrivant par le menu les combats des civils de Visé contre les Allemands et les mesures de répression dès le 5 août 1914. Ces récits furent ensuite traduits dans la presse allemande, qui ne parla de francs-tireurs qu’après le 8 août, et « contaminèrent » les grosses unités des 1ère et 2e Armées restées sur le sol allemand en attendant la chute de Liège.
    2. Les rapports, tout aussi fa
    3. blukowski, Ministre de France à Bruxelles, qui la transmettra à son tour au Quai d’Orsay et à la presse française. Les combats entre civils belges et troupes allemandes à Visé sont ainsi accrédités à tort vers le 7-8 août et peuvent avoir influencé la décision de « châtier » la ville.
    4. En traversant la Meuse au gué de Lixhe, le Corps de Cavalerie von der Marwitz aurait écorné de quelques mètres le territoire des Pays-Bas neutres. Pour ôter au gouvernement de La Haye toute idée de protester, l’incendie de Visé, visible depuis Maastricht, pouvait servir d’avertissement.

 

Francis Balace

Né à Liège le 22 juillet 1944, Francis Balace fait ses études secondaires à l’Athénée royal de Liège. Après sa licence en histoire (1966), il est boursier Fullbright à l’université George Washington(Washington DC) entre 1966 et 1967. En 1968, il devient chercheur au Centre Interuniversitaire d’Histoire Contemporaine puis, l’année suivante, assistant à l’Université de Liège, où il soutient sa thèse de doctorat en Philosophie et Lettres (Histoire) en 19751.

Francis Balace a été titulaire, à l’Université de Liège, des cours d’histoire contemporaine, d’histoire des États-Unis, d’histoire diplomatique de la Belgique, d’histoire des pays d’outre-mer, d’histoire de l’Allemagne, d’histoire de l’Angleterre et d’un séminaire de questions approfondies d’histoire du xxe siècle. Il a par ailleurs été directeur du CEGES, le Centre d’études guerre et société (à Bruxelles) et est toujours secrétaire du CEREA (Centre d’Enseignement et de Recherche en Études Américaines) de l’Université de Liège2.

Auteur de quatre livres et de plus de cent-vingt articles, Francis Balace est considéré comme un spécialiste dans plusieurs domaines, parmi lesquels les sujets monarchiques, la guerre de Sécession (sa thèse de doctorat portait d’ailleurs sur les relations entre la Belgique et les États-Unis durant cette période) et l’histoire des États-Unis. Il continue toujours à publier sur des sujets divers et a été directeur de la collection Jours de Guerre, une série d’ouvrages sur la Seconde Guerre mondiale, qui ont connu également une version télévisée.

Il anime, par ailleurs, des conférences auprès des écoles secondaires concernant l’univers concentrationnaire.

Ses interventions sont nombreuses à la radio et à la télévision belges où il est généralement consulté à propos de la monarchie.

  1. ntaisistes, de Charles Troupin, agent de renseignements du Ministère de la Guerre belge, qui ignorait qu’il s’agissait d’un ex sous-officier renvoyé de l’armée pour aliénation mentale. Ses premiers rapports, datés du 5 août, décrivaient complaisamment l’incendie de Visé et la décimation de ses habitants… qui n’eurent lieu que dix jours plus tard. On communiqua l’information à Ko