













L’histoire de cette collaboration a débuté en 2015 lorsque je concevais l’exposition « La Vie en chansons ». Après des mois de recherches, j’avais récupéré, entre autres, un certain nombre de chansons patriotiques du début du XXème siècle. Il ne s’agissait alors que de quelques feuillets, des pages jaunies et des mots anciens. Parfois une partition ou l’information laconique
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En Belgique et en France, en 1914, la musique la plus répandue, celle que l’on a entendue jusque dans les coins les plus reculés des territoires, a été celle véhiculée par les armées. – L’âge d’or de la musique militaire, en France, date de cette époque. On ne l’entendait pas juste au passage : elle était là, tout simplement, omniprésente, avec ces airs faciles à retenir, son rythme régulier et ses accords relativement simples, de toutes les fêtes et de toutes les cérémonies officielles.
En Belgique comme en France, il n’est pas rare que des marches militaires soient de véritables Hit populaire. L’heure est au patriotisme, et chacun se doit de clamer haut et fort ses racines. Des chanteurs de café-concert bâtissent leur carrière entière autour de ces airs militaires… L’idée d’écouter des musiques militaires dans un lieu de loisirs telles qu’un cabaret, le verre de vin à la main peut bien sûr étonner aujourd’hui, c’est pourtant une réalité. Et d’ailleurs, il n’est pas rare que des chansons civiles s’inspirent à leur tour des marches militaires …
C’est le cas de « En revenant de la revue » (Paroles de Lucien Delormel et Léon Garnier, musique de Louis-César Desormes, 1886). Créé par Paulus, en mai 1886 à la Scala, l’inventeur d’un nouveau genre de spectacle, le Gambilleur, qui amuse énormément le public : il chante tout en se promenant d’un bout à l’autre de la scène en dansant et en gesticulant et qui au dernier refrain, hissait son haut de forme au bout de sa canne et entamait son « Gais et contents… » en chevauchant un cheval imaginaire.
La chanson a toujours été utilisée pour véhiculer des idées, pour conscientiser et pour appeler à un comportement donné. Avec la déclaration de guerre, la chanson francophone « populaire », déjà fortement imprégnée de culture militaire, va connaitre un changement singulier : sans qu’il y ait besoin que l’Etat ou l’armée le demandent ou y participent, les auteurs-compositeurs, à l’image de toute la population, vont clamer à l’envi, la jubilation d’en découdre avec l’ennemi allemand. Cette énergie meurtrière est décuplée par les nouvelles atroces qui parviennent depuis la Belgique, attaquée, malgré sa neutralité proclamée, les exactions contre les civils ou les édifices religieux et la nouvelle stratégie infligeant des pertes alors inimaginables aux troupes …
Une énorme production de nouveaux textes va alors marteler de manière obsessionnelle les buts de la guerre contre les barbares. Dans l’esprit du temps, ce n’est ni plus ni moins qu’un choc de civilisations. Ce répertoire patriotique détaille tous les aspects de cette guerre est juste par essence. Et qu’importe les contradictions, c’est une guerre sainte contre le démon teuton. Elle oppose le camp de la justice, de la droiture et des libertés contre des « Huns » modernes qui ne respectent aucune valeur humaine. Cela va donc bien au-delà des frictions diplomatiques sur un champ de bataille conventionnel.
Si ce sujet vous intéresse, nous avons publier sur ce site une série d’articles en rapport avec la musique du début du siècle.
La majorité des chansons de cet album appartiennent à cette catégorie de chansons à la fois populaires, propagandistes et patriotiques.
Quelques chansons n’ont pas été écrites pendant le conflit de 14-18 et datent de périodes antérieures. Néanmoins, celles-ci ont été récupérées voir adaptées pour le nouveau conflit. Ces chansons sont pour la plupart patriotiques, certaines peuvent également être considérées comme de la propagande alliée. Certaines sont plutôt d’usage militaires et d’autres sont populaires, dans le sens stricte du terme, donc appartiennent aux chansons du peuple.
LE SOLDAT BELGE (Auteur inconnu – Première version de l ’époque Napoléonienne)
Chanson patriotique et militaire.
CE QUE C’EST QU’UN DRAPEAU (Paroles d ’Edgard Favart, musique de Xavier La Mareille, 1850)
Chanson patriotique et militaire.
BELGIQUE MARTYRE ! (Paroles et musique de Schaunard, 1914)
Chanson patriotique, propagandiste et populaire.
LA PRIÈRE DES RUINES (Paroles de Roland Gaël, musique de René de Buxeuil, 1917)
Chanson propagandiste et populaire.
LE NOËL DES ALLIÉS (Paroles d’A. Janax, musique d’A. Adam, 1915, adapté d’un cantique de 1847)
Chanson patriotique, propagandiste et populaire.
LA VOIX DES PIERRES (Paroles d’E. Dumont, musique de F-L. Benech, 1916)
Chanson patriotique, propagandiste et populaire.
RETOUR AU PAYS (Paroles et Musique d’André Le Fas, 1914 – 1918)
Chanson patriotique et militaire.
TU RENAÎTRAS (Paroles et musique de Théophile Dronchat, 1916)
Chanson patriotique, propagandiste et populaire.
AU DRAPEAU (Paroles de P. Tempels, musique de Marine Cornelis, 1912)
Chanson patriotique et militaire.
LA BRABANÇONNE VOCALE DE LA LIBRE BELGIQUE (Paroles de F. Van Compenhout, musique de J. Martin, 1915)
Chanson patriotique et militaire.
LA MADELON DE LA VICTOIRE (Paroles de Lucien Boyer, musique de Borel-Clerc, chanson créée par Maurice Chevalier, 1918)
Chanson patriotique et militaire.
Ce CD contiendra une douzaine de chansons. Une toute nouvelle harmonisation à 4 voix a été réalisé par M. Berger pour le Cercle Choral César Franck.
Il sera vendu au prix de 15€.
Avec la participation des choristes :