Lixhe

Lixhe

A l’occasion de l’exposition » Lixhe & Lanaye Inédits  » 

Commune à part entière avant la fusion des communes de 1977, rattachée depuis à Visé, elle est composée de 3 hameaux ou quartiers : Lixhe, Loën et Nivelle. Elle présente un patrimoine assez intéressant, dont quelques anciennes fermes en quadrilatère des 18e et 19e s.
Ainsi que l’église Saint-Lambert en moellons de grès schisteux, avec sa tour occidentale romane du 12e s. et sa nef gothique en tuffeau, qui contient des fonts baptismaux, eux aussi romans et arborant 4 visages humains. Le 10.08.1914, l’église est incendiée (les fonts seront épargnés). On dénombrera 6 civils tués et 10 maisons détruites. L’église sera restaurée en 1926.

Les maisons reconstruites (ex. rue de la Halle) arborent, comme à Visé, l’inscription en façade « O.R.D. » (suivie parfois de la date de reconstruction) : l’Office des Régions Dévastées est en effet un organisme qui se chargea d’aider matériellement et financièrement les habitants à rebâtir leur ville, e.a. dans les provinces de Liège et de Namur.
Au Moyen Age, Lixhe était protégée par plusieurs tours de défense, massives, dont celle portant aujourd’hui le nom de « vieille tour », à l’angle sud du village (photo), une tour qui devrait se trouver sous l’ancienne maison communale (école), la tour de l’église, la tour du Voué (représentant du prince-évêque de Liège) dans la ferme de la Vouerie de Nivelle, ainsi qu’une tour à Loën.

chateaudeLoen

A Nivelle, la ferme de la Vouerie, reconstruite en 1608 et remaniée, présente une tour carrée à l’angle ouest du quadrilatère. Le portail visible ici est formé de claveaux passants un-sur-deux. La tour est en briques et moellons de grès ; les chaînages et les angles harpés sont en calcaire, tandis que le sommet est en tuffeau. C’est dans la prairie qui jouxtait le domaine (à présent loti) que s’est déroulé le « miracle » de saint Lambert : au cours de la translation de ses reliques, début du 8e s., un aveugle recrouva la vue et une chapelle votive fut édifiée…

Le monument aux Morts est surmonté d’un lion, félin symbolisant la force, la puissance et le courage, que la nation belge a choisi pour se représenter. On le voit adoptant un air féroce car, vainqueur, il « écrase » d’une patte l’aigle allemand. De sa patte gauche, il tient un écu aux armoiries de la province de Liège et de sa patte droite, le poitrail du rapace… nettement plus visible sur le monument, identique, se trouvant à Villers-l’Evêque (© L. Malchair) et où là, l’aigle N’A PAS été martelé. Quant à savoir qui a mutilé ainsi ce volatile… Un Belge apeuré, menacé ou obligé de détruire, sans trop de casse, une partie du monument ? Un Allemand mécontent, mais qui aurait tout de même agi avec soin, en laissant le lion entier ?Rue de la Halle se trouve un bel exemple d’architecture rurale, classée par la Région wallonne qui fit l’objet d’une restauration en 2013. Les moellons chaulés et en calcaire présentent 1/2 niveau divisé en 6 travées. Les 5 baies et la porte ont un linteau échancré ; la clé centrale est dite passante et en ressaut. Les contrevents confèrent un joli cachet à cette maison. La bâtière est en tuiles et le pignon est débordant. Une caractéristique de cette habitation de 1800 est d’avoir conservé une portion de trottoir en galets de Meuse en bordure de façade.Loën, hameau de Lixhe dont il est séparé par le canal Albert, s’étend au pied de la Montagne Saint-Pierre. On peut y voir cet admirable château-ferme, ancienne propriété de l’abbaye de saint-laurent à liège, puis de celle de val-dieu, avant d’appartenir à celle de robermont, également à liège. l’ensemble fut construit du 17e au 20e s. et s’organise autour de 2 cours distinctes entourées de constructions agricoles, remaniées au fil du temps. On y pénètre par une aile dont les maçonneries en briques sont striées de bandeaux de tuffeau (comme à la Vouerie de Nivelle). Le tout est dominé par un imposant logis rehaussé d’une élégante bâtière à croupettes.